Effectivement, quand on regarde ce qui se passe sur Varesnes en terme d’inondations, on ne peut que se poser des questions. Nous étions à la cote 257 à Condren et les environs du village étaient largement submergés (et le sont encore) malgré le bras de décharge de la D934 à Pontoise-lès Noyon. Certes le village n’est pas menacé, il ne l’est pas avant la cote 265.
Alors que se passe-t-il ? Nous pensons qu’il faut se poser un certain nombre de questions à partir des situations observées.
Ce bras de décharge a l’air efficace mais finalement pour qui ? nous ? l’amont ?
Ce qui nous intrigue le plus c’est le fait que la route qui mène à Brétigny soit de nouveau submergée à partir de cotes voisines de 260 à Condren, comme avant le nouveau dispositif. C’est ce détail qui nous interpelle.
Et si le bras de décharge n’était pas aussi efficace qu’on le croit pour Varesnes et Pontoise ?
Comparons la situation antérieure avec l’actuelle. Avant l’eau butait sur la D934 et n’avait qu’un passage, le pont de Pontoise. Cela avait pour conséquence de provoquer un reflux vers Varesnes et Pontoise (contournement du pont par le village), sorte de « bourrelet » d’eau qui freinait l’eau de l’amont du lit mineur en s’étendant sur Varesnes et Pontoise. Aujourd’hui, ce « bourrelet » est moindre grâce au bras de décharge et l’eau amont peut descendre plus vite mais, trouve néanmoins le barrage de la D934. De là à conclure que Varesnes et Pontoise reçoivent plus vite les eaux de l’amont, il n’y a qu’un pas et ce pour un résultat quasi identique à l’antériorité sauf peut être dans le temps. De là à conclure que le bras de décharge sert d’avantage l’amont de nos deux villages, il n’y a qu’un pas. De là à conclure qu’avoir fait un pont de décharge sur la D934 sans maintenir la digue de Varesnes est une grossière erreur, il n’y a qu’un pas rapide à franchir.
Nous avons maintenant acquis la conviction qu’en cas de crue à la cote 312 (1993) il y aurait de l’eau dans le village pour un temps peut être plus court qu’auparavant. Tout dépendra du volume d’eau amont qui descendrait plus vite du fait de l’ouverture du pont de décharge.
Si nos suppositions et nos hypothèses se révélaient justes, on serait en droit de se demander si la simple construction de ce petit bras de décharge (on espérait 40m contre les 23 réalisés) ne fut pas un marché de dupes ou tout simplement une erreur d’appréciation coûteuse causée par l’idée fixe d’araser totalement la digue-sud de Varesnes « compensée » par ce bras de décharge.
Qui aura un jour l’audace de reprendre ce sujet et de compléter si nécessaire nos protections contre les crues ?
S. Bulcourt, président.