Retrait des eaux et découvertes d’embâcles.
Efficacité du Pont de décharge.
L’Oise rentre dans son lit mineur. Tant mieux. Ouf ! Certes, si nous avons déjà vu des crues tardives, celles de grandes ampleurs sont peu probables à cette période de l’année compte tenu de la météo actuelle. Une année sans défense de passer « sans bobo » se disent Varesnois et Pontoisiens.
Il ne reste de cette dernière montée de la rivière que les trous d’eau que surveillent attentivement mouettes et autres hérons. Gare aux poissons trainards qui s’y attardent. Ils feront le délice des invités des pâtures qui se réfugient parfois en rang d’oignons sur les piquets pour mieux repérer leurs proies. C’est la dure loi de la nature.
Le retrait de l’eau révèle aussi une autre problématique : celle des embâcles.
Les flots ont abandonné ça et là toutes sortes d’objets qu’ils pourront reprendre une prochaine fois. Certains sont d’excellents matériaux pour constituer des embâcles que seule la main de l’homme pourra neutraliser. Quand ces derniers sont le lit mineur, l’Entente Aisne-Oise s’emploie à les réduire pour peu qu’ils soient de véritables freins à l’écoulement. Parfois, ils sont laissés en totalité ou partiellement parce qu’ils permettent l’accueil d’espèces s’y réfugiant.
Quand les embâcles ou matériaux pour de futurs bouchons sont sur des propriétés privées, c’est plus compliqué. Il s’agit parfois de résidus d’ébranchages ou simplement de tailles abandonnés ça et là, parfois à l’insu des propriétaires. Il peut aussi s’agir de matériaux bloqués en quantité dans les fils barbelés des prairies. Des nettoyages s’imposent alors d’autant plus que Varesnes privée de sa digue-sud sur la rive gauche doit veiller à ce que les écoulements par la rive droite soient optimums.
Tout embâcle freine l’écoulement de l’eau. Il est fréquent de constater des dénivellations au niveau des flux. Le plus important constaté localement est celui du pont de Pontoise lorsqu’il est en charge. Il s’en suit un reflux de l’eau qui s’évacue au travers du village tout en refluant vers Varesnes qui se trouve prise en tenailles entre les eaux de l’est et les reflux de l’ouest.
D’où la sage décision de construire un pont de décharge sous la RD934 à l’entrée nord de Pontoise-lès-Noyon afin d’absorber l’important volume qui traverse ce village reproduisant le phénomène constaté à Varesnes. La raison d’être du pont de décharge sera donc de détourner les eaux courantes de l’Oise de la rive gauche vers la rive droite. Pour les riverains, ce sera déjà un gros soulagement. Cela ne veut cependant pas dire que l’effet d’entonnoir d’existera plus sous la RD934 à la hauteur du pont de Pontoise. Il est probable que des volumes d’eau « en attente » de franchir cet étranglement de la vallée, s’étaleront sur la rive gauche où sont situés nos villages. Dans le cas d’une crue trentennale de type 93, bien malin qui pourrait chiffrer aujourd’hui l’étendue de ce différentiel.
Les protections individuelles, sous réserve qu’elles soient possibles, entreront alors en service. Pour les habitations ne pouvant être protégées, ce sera … les parpaings sous préserver ce qui peut l’être mais qui était épargné depuis 15 ans par la digue-sud. Ainsi va la logique actuelle qui sera peut être atténuée par des dispositifs complémentaires afin d’assurer une sérénité locale pérenne.
S.Bulcourt, président de Varesnausec, association pour la défense des sinistrés locaux de l’Oise.