Y-a-t-il eu déni de démocratie des services de l’Etat dans notre problématique ?
Pourquoi le préfet de l’Oise n’a pas cru utile ou nécessaire de rencontrer in situ les populations de Varesnes et Pontoise. Nous ne sommes pas des arracheurs de chemises. Même si les habitants sont en colère au vu de la situation actuelle, nous respectons l’intégrité morale et physique de nos interlocuteurs même avec des opinions complètement opposées aux nôtres !
Au regard de l’attitude autoritaire qui a privé les sinistrés d’une protection illégale mais légitime, ne trahit-on pas l’adage « crues et inondations : prévoir & prévenir pour protéger » ?
Les Varesnois sont, parait-il, protégés contre eux-mêmes, contre cette fausse sécurité que constituait la digue-sud.
Parlons-en ! Des inepties proférées, même devant le T.A d’Amiens ; Des rapports qui annoncent une sur-verse imminente de la digue (qualifiée en réunion de bricolage, quel mépris !) alors que l’allège était respectable lors de la crue de 2011 proche de celle de 1993 crue de référence (de toute façon, au-dessus, ça passe dans le canal sur de grandes longueurs !), une digue fragile : parlez-en au grutier qui l’a arasée ! etc…
De fait, la digue de Varesnes aurait parfaitement pu tenir une 3ème crue (et surement bien d’autres) mais pour l’exemple, ELLE NE DEVAIT PAS RESTER !
La logique aurait voulu qu’elle soit maintenue le temps de la construction du pont de décharge… Mais NON AUTORITAIREMENT ELLE NE DEVAIT PAS RESTER ! SURTOUT PAS RESTER !
L’ETAT jacobin ne peut avoir tord et, quiconque s’écarte du rang doit y être ramené sans discernement.
Chaque fois qu’une objection nous était faite pour le maintient de la digue et que nous apportions une solution, on trouvait autre-chose. C’est finalement un acte autoritaire qui a tranché quel qu’en soit le prix à payer. Pas question que l’aventure de Varesnes puisse se répéter ailleurs. « Allez hop ! pas de discussion, circulez ! j’connais l’métier » chantait Bourvil.
Quel beau déni de démocratie !
Pour cet autoritarisme, les Varesnois paient le prix fort. Payer pour araser ; lourds investissements anti-crue rendus inutiles ; décote de 10 à 20 % du patrimoine foncier ; nombreux travaux à prévoir ( mais ça fait rentrer de la TVA) ; difficultés à vendre le bâti : impôts et taxes qui continuent malgré tout leur progression etc. En fait les villageois paient pour être, peut être, inondés cet hiver (ou le suivant)! Faudra réparer, c’est bon ça, la TVA va rentrer !
Ah, pendant qu’on y pense, la loi de novembre 2001 oblige l’Etat à protéger les habitants et leurs biens. C’est juste un petit rappel comme ça face au mutisme assourdissant de l’administration.
Il est facile d’imaginer l’état d’esprit des habitants de nos 2 villages. La rancœur est générale. Ils se sentent floués, trahis, abandonnés, punis ! Que l’eau ne vienne surtout pas cet hiver ! On aura une jacquerie !
Nous savons que les pressions vont bon train pour la désignation d’un maître d’ouvrage pour le pont de décharge de la 934. On va bien finir par en trouver un…
Mais en attendant, nous invitons ceux de nos décideurs qui sont assurés d’être bien au sec à prévoir une visite de nos pataugeoires en cas de crue. Pas d’inquiétude, toutes nos embarcations sont équipées réglementairement de gilets. Pas besoin de savoir nager. Prévoir cependant des bottes étanches à votre taille. A cet hiver peut être !
S.Bulcourt, président de Varesnausec.
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