Ce 17 janvier 2016 :
Il y a exactement 13 ans jour pour jour, des Varesnois se retrouvaient pour protéger leur village en fermant la D87 à l’aide d’énormes sacs de sable. Il y a 13 ans, Varesnes était capable de faire face à une crue importante type 93.
Les équipes se sont relayées inlassablement par ces journées et nuits froides pour s’assurer que tout se passait bien, que l’ouvrage tout jeune ne présentait aucune faiblesse.
Des visiteurs nocturnes venaient tenir compagnie aux gardiens ou leur apporter nourriture et boissons chaudes. Le téléphone mobile n’était pas encore très démocratisé. Les équipes communiquaient par talkies-walkies avec le PC installé aux salles communales, véritable point chaud du dispositif. A la voix ou au pas, sous la lumière blafarde de l’éclairage public, on savait qui arrivait. En 2011 fut créé un provisoire café de la digue.
Chacun gardien veillait à ce qu’aucun chien ou chat téméraire ne s’approche de l’enveloppe gelée du barrage derrière lequel il y avait des milliers de m3 d’eau de crue. Varesnes était le seul point de passage nord-sud du Noyonnais.
Aujourd’hui, tout cela a disparu. Plus besoin de « café de la digue ». Il n’y a plus de digue !
Ce 17 janvier est le premier depuis 13 ans pour un Varesnes sans protection suite à une décision tant prématurée qu’insensée. Les préoccupations des Varesnois ont changé. On ne collabore plus à l’utilisation sensée et rationnelle de la digue, on surveille tout simplement l’Oise, parpaings et bottes à portée de mains. On dit que le progrès nous fait avancer. Là, c’est plutôt un désespérant retour en arrière. De quoi être profondément indigné.
Que n’a-t-on dit que Varesnes avait commencé sa digue sans aucune délibération officielle ni signalement explicite du projet : il suffit de relire la délibération très claire du 28 juin 2000 (« retarder l’inondation du marquet Dufour par les eaux qui passent au dessus du CD87 en remblayant…. » était-il écrit en parlant du chemin de Cuts sur lequel allait être installée la digue-sud) qui demandait en sus une subvention (obtenue) sur une dépense de 26.230F. On peut même y voir mentionnées des oppositions du moment à ce projet d’endiguement. Le 12/12/2001, la délibération 01/52 permettait à la commune de s’acheminer vers la digue-sud que l’on a connue sous la conduite de la commission des travaux. Lors de cette séance, diverses demandes de subventions relatives aux protections du village étaient votées.
Un peu d’histoire retranscrite dans les registres permet parfois de nuancer des jugements trop hâtifs.
S.Bulcourt, président.